Un bénévole, un engagement : Éric, président de la commission du corps arbitral.

18 mars 2025 - Vie fédérale

La Fédération Française de Danse donne, le temps d’un article, la parole à ses élu·es. Eric SOURDEAU, nouveau président de la commission du corps arbitral, parle de son engagement et des projets menés par les bénévoles de sa commission.

Éric, peux-tu expliquer succinctement le rôle de la commission du corps arbitral au sein de la FFDanse et celui de son président ?


Éric : La commission du corps arbitral a plusieurs missions.

 

En premier lieu, elle s’assure que l’action du corps arbitral soit en adéquation avec la politique fédérale en la matière. Elle assure également, pour chaque discipline de danse, la mise à disposition des outils nécessaires à l’exercice des missions du corps arbitral FFDanse mais aussi le suivi de ses membres – leur formation et leur supervision en particulier, mais aussi et la logistique nécessaire pour l’organisation de congrès, séminaires, … Enfin, elle a aussi une mission de représentativité. Par exemple, la FFDanse est membre de l’AFCAM*. Par son action auprès d’instances extérieures, elle travaille à crédibiliser des disciplines souvent considérées comme subjectives en présentant l’objectivité des critères mis en place.


Concernant mon rôle en tant que président de la commission corps arbitral, il est transversal et concerne toutes les disciplines de danse. Il s’agit surtout de partager et faire appliquer la politique fédérale autour du corps arbitral. Pour ce faire, je distingue quatre missions principales :

  • J’assure la coordination entre plusieurs acteurs au sein de la fédération, notamment la Direction Technique Nationale (DTN) au siège et les disciplines à travers leurs référent·es.
  • Je vérifie que chaque discipline a les moyens d’appliquer les orientations fédérales.
  • Je facilite les relations entre les comités territoriaux de danse et les disciplines en matière d’arbitrage.
  • Je représente le corps arbitral au sein des instances dirigeantes fédérales et d’organismes extérieurs nationaux et internationaux, par exemple auprès de fédérations internationales sur des questions d’évolution des règlements, de formations, …

 

*AFCAM : Association française du corps arbitral multisports.

 

 

Depuis janvier 2025, tu es mandaté en tant qu’élu fédéral sur cette mission de président du corps arbitral pour une durée de quatre ans. Quels sont tes objectifs ?


Éric : Tout d’abord, je souhaite m’investir sur la formation continue du corps arbitral pour poursuivre la montée en compétences de nos juges fédéraux. Ensuite, j’ai à cœur la pédagogie sur la mission des juges. Expliquer ce qu’ils font, comment ils travaillent, … : c’est essentiel de le communiquer aux coaches et aux danseurs compétiteurs.
Je m’implique aussi dès à présent dans la supervision du corps arbitral. Il y a ici un véritable enjeu de montée en compétences des juges. Pour y répondre, leur supervision va être renforcée avec des remontées terrain : l’analyse des scores / notes / places et une demande d’explications pour chaque juge permettra de leur donner des pistes d’amélioration. Notre ambition à terme est d’automatiser un système de remontées d’informations qui pourront engendrer, le cas échéant, des demandes d’explications auprès du corps arbitral.


Par exemple, la discipline rock possède actuellement un système de remontée de notes avec des courbes qui présentent éventuellement des écarts significatifs entre les juges. Aujourd’hui, nous n’exploitons pas entièrement ces données. Mais une de nos pistes serait, pourquoi pas, d’y associer l’enregistrement vidéo des compétitions. Ce qui pourrait permettre aux juges, éléments visuels à l’appui, d’expliquer leurs écarts de notation. La discipline latines & standards possède également un système d’analyse de jugements qui pourrait être exploité de la même manière.


Enfin, je crois essentiel de sensibiliser à la mission de service public du corps arbitral. La fédération a une délégation ministérielle : le membre du corps arbitral doit être conscient de l’engagement qu’il doit tenir lorsqu’il effectue sa mission, de même que les coaches et les compétiteurs.

 

 

Puisque nous parlons d’engagement, quelles sont les mesures mises en place par la FFDanse pour garantir l’impartialité et l’intégrité des juges lors des compétitions ?

 

Éric : La Fédération Française de Danse a un code de conduite qui décrit précisément la déontologie des juges fédéraux et qui sert d’appui à leur comportement. Le code leur est présenté lors de leur formation transversale et est vérifié au moment de la certification du juge. Si les juges sont certifiés, ils connaissent le code de conduite.


Sur une compétition, les procédures décrites dans les règlements d’organisation sanctuarisent le corps arbitral : celui-ci est placé dans un lieu précis dans la salle, isolé pour éviter tout contact, excepté avec le président de jury, afin d’éviter les interférences extérieures. Le président du jury rappelle avant chaque compétition la déontologie des juges et rédige un rapport à chaque compétition. Si un manquement aux règles st constaté, les juges sont rappelés à l’ordre.


Concernant les sanctions :

  • S’il est constaté que le juge n’a pas suivi le code de conduite une première fois, il reçoit un avertissement signifié par la DTN.
  • Si le juge poursuit ses actions, un premier rappel à l’ordre lui sera communiqué.
  • S’il y a poursuite de ses agissements, la commission de déontologie de la FFDanse est sollicitée pour une présentation potentielle en conseil de discipline, avec comme conséquences possibles une suspension provisoire ou définitive selon le cas.

 

 

Comment les juges sont-ils sélectionnés ?


Éric : Chaque discipline procède en accord avec la Direction Technique Nationale. Pour les compétitions du parcours officiel, à savoir les sélections, les championnats territoriaux et les championnats de France, une liste de juges est proposée par chaque discipline et validée par la DTN suivant quatre critères :

  • la confirmation que la personne est à jour administrativement,
  • le respect d’une équité territoriale,
  • l’argumentaire de compétences fourni de la part du groupe de travail ayant construit la liste,
  • la prise en compte des antécédents de la personne.

 

Concernant la constitution des listes de juges, aujourd’hui les disciplines ont leurs propres critères et nous constatons donc des disparités. Mais une uniformisation est en cours qui va être présentée avec, pour chaque discipline :

  • La mise en place d’un groupe de travail composé de 3-4 représentants en charge de proposer les juges.
  • La vérification, en amont pour chaque juge, qu’il est certifié et à jour sur sa participation aux séminaires fédéraux.

 

 

Le mot de la fin : quel message aimerais-tu adresser aux danseurs pour les encourager dans leur pratique ?

 

Pour les compétiteurs, qu’ils comprennent que le jugement est une source pertinente de remise en cause de leur prestation pour qu’ils se dirigent vers l’excellence.


Pour les juges, qu’ils sont acteurs du développement qualitatif de la pratique de leur discipline de danse. De par leur compétence et leur comportement, ils peuvent contribuer à l’augmentation du nombre de pratiquants.


D’ici quatre ans, la commission corps arbitral et moi-même comptons bien remporter le challenge de la montée en compétences des juges et le ferons savoir afin de donner confiance aux danseurs pour se lancer en compétition.




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